Monday, August 6, 2007

Sur la route de Sarajevo

Me voila enfin dans l’avion pour ma ville natale, cinq ans plus tard ! Cette fois-ci, le point de départ est NY et l’aéroport JFK plus précisément, via Budapest. Malév ou la compagnie hongroise qui jusque la fait du bon boulot. Les hôtesses sont déjà passées pour distribuer les rafraîchissements, bouteilles d’alcool grand ouvertes, il n’y a pas à dire on est bien sur une compagnie slave ! Pour ma part, un petit jus de tomate comme d’habitude en attendant le repas de ce soir et je dois avouer que j’ai un peu faim, le menu Big Mac ayant été transformé en graisse (en vous remerciant Monsieur Laplace) depuis plus de 3h… Voila donc ce récit depuis le début :
Le réveil fut un peu dur ce matin mais je ne voulais absolument pas attendre la dernière minute et tout louper, comme d’habitude pour ceux qui me connaissent. Levé donc à 7h30, je vérifiais les derniers détails après m’être rasé et lavé en vitesse. Un collègue a eu la gentillesse de me déposer à la gare pour Manhattan. Une fois dedans, je me rends compte que j’ai oublié ma montre, comme d’autres trucs je pense, mais il est trop tard maintenant…
Ipod collé sur les oreilles, j’essaye tant bien que mal de trouver mon chemin dans la foule de Grand Central. Entre les touristes et leurs flashouillis éclairant la voûte stellaire du hall central et les militaires packagés M16, sans parler des gens normaux (comme moi quoi) qui courent dans tous les sens, ce n’est pas évident. Le métro vite ! Un coup d’œil sur la carte rapidos, le repérage de la ligne E est fait, direction 51ième rue ! Après avoir bataillé avec les portes d’accès je me retrouve sur la ligne verte, pour bifurquer sur la E comme bleuE. Dix minutes plus tard, alors que je suais des gouttes d’alligator, le train arrive, youpi ! Embarquement immédiat, je me retrouve un africain du côté gauche et une chinoise côté droit, et face à moi un portoricain et un blanc bec comme moi. Rien de plus normal pour une ville comme NY…
Après avoir changé de train pour je ne sais quelle raison, je me retrouve à Suthpin pour enfin prendre l’AirTrain, une espèce de métro extérieur qui dessert tous les terminaux. Arrivé au terminal 8/9 je me demande bien comment tuer mon temps vu que je suis arrivé hachement en avance… Le temps passe, je me cale un petit McDo pour ne pas faillir à la tradition qui veut qu’un number ouane doit toujours être dans mon ventre avant de partir pour « l’étranger ».
Je me trouve un terminal de recharge sponsorisé par Samsung, pratique tout de même! Lyly appelle entre temps et me rappelle que je ne vais pas la voir pendant 3 semaines presque complètes.... Je serai complètement coupé du monde extérieur pendant ce temps, c’est vrai, à profiter de la famille et de la bonne bouffe !
Enfin, il est 16h et quelques et les gens commencent à embarquer. Des bulgares surtout, mais aussi un albanais du Kosovo, nous fîmes connaissance dans l’avion, vu qu’il était mon voisin de rangée… Il travaillait à Manhattan dans un restau italien, se faisait appeler Blair (car Blerim ça ne le faisait pas) et me parlait en anglais. Ça tombait bien, je n’aurais pas pu comprendre le kosovar de toute manière ! L’avion a pris du retard pour cause de retardataires d’autres Etats, mais il arriva tout de même à décoller de JFK.
Huit heures et quelques plus tard, nous voici à Budapest pour un jus de fraises et un petit truc à grignoter en attendant l’avion pour Sarajevo…
Finalement je décolle avec une demi-heure de retard mais arrive sain et sauf. Ma mère, mon frère ainsi que mon oncle et sa fille (ma cousine donc), m’attendent à la sortie. Maman et Tarik ont du passer la nuit à Munich pour cause de retard à Toulouse, ce qui fait qu’ils sont arrivés une ou deux heures avant moi.
Grands sourires évidemment pour les retrouvailles, sachant que je n’ai pas vu mon oncle depuis 2002, il me tarde de voir ma grand-mère enfin !
Arrivé à la maison, toute la famille ou presque est déjà la, séquence d’embrassades, rires, larmes de joie, et 30 minutes plus tard je suis déjà attablé en train de manger les poivrons et courgettes farcis ! Il faut dire que je m’étais réservé pour ça aussi… Le repas fini, on a pu reprendre les discussions entamées à mon arrivé. Tout allait bien à Sarajevo aussi, ma grand-mère a pris quelques rides mais a toujours autant de peps, mon oncle et sa famille étaient heureux de nous voir aussi. Ma cousine est la aussi, elle a une jolie fille d’un an et demi qui s’appelle Emma, les petites cousines ont grandies aussi, ainsi que le reste des cousins, décidemment le temps passe trop vite !
Le vol n’étant pas trop épuisant, je me suis vite habitué au changement horaire, mais pas trop aux chaleurs écrasantes de Sarajevo qui furent pour le moins inhabituelles (40 degrés la première semaine). Ne pouvant pas aller à la mer, nous nous sommes rabattus sur la piscine ainsi que la maison de vacances d’un de mes oncles auprès d’un lac. Tout ça bien évidemment entrecoupés de visites de la famille, de la ville aussi qui n’a pas perdu de son charme, au contraire !
Mon cousin Erol nous emmenait mon frère et moi le soir soit prendre un verre au bar local, soit jouer au foot ou basket avec les jeunes du quartier, soit les trois... Tout ça pour dire que j’ai tout de même fait un peu de sport, je n’ai pas fait que me reposer et manger, quoique si en fait. La cuisine de grand-mère et 10h de sommeil par jour, ça fait des merveilles. Vers la fin du séjour je ne dormais plus que 8h, signe de bonne santé et ne mangeait que 6 fois par jour…
La première semaine donc fut de tout repos, mon oncle nous emmenait mon cousin, Tarik et moi pour passer quelques jours au lac, histoire d’éviter la fournaise de Sarajevo. Ils nous rejoignaient le lendemain avec ma tante et ses enfants, fous rires, rami et baignades furent au rendez-vous, sans oublier les barbecues et pita sous satch (sorte de poêle couverte, le dessus pouvant recueillir des braises et ainsi cuire au bois).

Après le lac, nous avons fait un tour à Vrelo Bosne (littéralement Source de la Bosna, une des rivières de Sarajevo) pour profiter de l’ombre et de la fraîcheur, et prendre quelques clichés. C’est en quelque sorte le Central Park de Sarajevo avec quelques trucs en plus…

Le dimanche d’après, on est partis voir ma tante qui habite sur les hauteurs de Sarajevo, j’ai pu retrouver les cousins dont l’aîné a une fille aussi, Sarah qui a un an à peine. Forcément héritant des qualités culinaires de ma grand-mère, ma tante nous a régalés aussi ! Le soir nous nous sommes rendus aux cimetières rendre visites aux nisani (tombes) des disparus. Nous avons posé une fleur sur les tombes de mon cousin Amir, de mon grand oncle Salem, mon arrière grand-père Becir, ma cousine Rijalda, la sœur de ma tante, et mon grand père Serif… Le retour fut silencieux et dur, mais la vie se doit de continuer…
Les deux premières semaines étaient passées à une vitesse impressionnante, je n’ai pas vraiment eu le temps de réaliser.

En début de semaine, nous étions invités à manger chez la sœur de ma grand-mère, ma grande tante donc. Sachant qu’elle nous préparait un festin, je n’ai pris que 4 crêpes que mon oncle avait faits après le repas de midi, et j’ai bien eu raison ! Il y avait à manger pour 15 au moins alors qu’on était 5. Tarik a tellement mangé qu’il s’est endormi sur le canapé, c’est dire ! On a eu du mal à rentrer à la maison, le tram a failli ne pas démarrer pour cause de surpoids, mais c’était bien bon…
Mercredi, on allait faire un peu de shopping pour Tarik au centre ville, ma grand-mère nous avait rejoint pour aller au vieux quartier pour manger les cevapi (sorte de petits cylindres cuits sur la braise).
L’avant dernière soirée fut réservée à la soirée à la maison avec mon oncle et mon cousin Erol et je dois avouer que la fête fut au rendez vous ! Bouffe, meze (accompagnements divers de viandes, légumes etc.), karaoké, danses et quelques larmes en ont fait une belle soirée. Le lendemain ne fut pas glorieux loin de la, 7 bouteilles de bière de 2L à 4 ça fait un peu mal aux cheveux… Mon oncle devant récupérer sa paye l’après-midi, nous nous sommes arrêtés au Zoo (du moins ce qu’il en reste malheureusement) avec Tarik et les petites cousines, vu que c’était sur le chemin. Vers le soir, ma mère a souhaité manger un dernier morceau made in Bosnie avant de prendre la route. Quelques stations de tram plus loin, au centre d’Ilidza on se régalait des cevapi une fois de plus. Une fois rentrés à la maison, on a du faire les bagages et vérifier si tout était en place pour le lendemain. Je me couchais sans vraiment trop d’envie, sachant que c’est ma dernière nuit ici…
Ce vendredi matin donc, mes 2 tantes viennent pour nous dire au revoir et les premières larmes font leur apparition sur les visages, c’est dur… Ma mère fut la première à partir, et je la suivais une heure plus tard. Le cœur dans les chaussettes, je disais au revoir à ma grand-mère en lui promettant que je reviendrai l’année prochaine. Je récupère mon billet et au bout de quelques minutes, il était déjà temps de passer les douanes pour rejoindre le territoire international. Après avoir dit au revoir à tout le monde, je me retrouve dans l’avion et je jette un dernier regard, un peu nostalgique, sur cette ville qui m’a vu naître et espère y revenir dès que possible…

2 comments:

Anonymous said...

Que de belles photos et de bons moments!!!
C'est sûr qu'après tout ce temps, il y avait du rattrapage à faire!
Dans tous les cas, tu n'attendras pas 5 ans pour me faire découvrir ta ville et surtout ta famille!
Gros bisous mon bisounours ;)

Ps: je tiens à préciser que j'avais surtout appeler pour te souhaite de bonnes vacances et de profiter de ta famille, non mais, banane :P

l algerie said...

vous avez bien marquer le but
c'est une tres jolie petite ville et c'est le style que j'aime assis envoyais moi des fotos a mon e mail qui s'affiche